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Communion avec le végétal

L’illusion des pensées

ARTICLE ÉCRIT PAR NICOLAS CLEMENDOT

Notre fabuleux organe qu’est le cerveau dans la relation avec quelqu’un (un être vivant), et cela peut être un arbre, va se mettre à produire plein de pensées, de jugements, à imaginer plein de situations, surtout si des émotions fortes sont vécues. Par exemple lorsque l’on est amoureux mais que la flamme n’est pas encore déclarée ou encore quand on est en colère après quelqu’un, si la relation n’est pas claire, n’est pas posée verbalement où chacun explique son point de vue, il va en résulter des inconnues, un peu comme des zones d’ombres, et là notre cerveau, nos pensées peuvent s’imaginer pleines de choses, un vrai feuilleton digne parfois d’un scénario fantastique à la Spielberg.

Dans une communication avec le végétal, c’est la même chose, on se retrouve face à une immense part d’ombre du fait que l’échange verbal n’est pas possible et que seul un vrai échange sans illusions pourra éclairer. Or là est toute la difficulté (en tout cas l’un des défis), pouvoir communiquer sans laisser la place à des pensées, qui vont imaginer mille et une choses et partir dans de vrais contes de fées, ou tout du moins en faisant la part des choses entre nos pensées et une vraie communication.

Eckart Tolle le dit d’une manière très explicite :
« vous n’êtes pas vos pensées »

Ici dans ce qui nous intéresse, une communication, n’est donc pas un échange en huit clos dans notre boite crânienne avec nos pensées.

Dans n’importe quelle relation, c’est la même chose, qu’est-ce que l’on vit finalement ? De l’illusion ?

Cela me rappelle l’un des accords toltèque « n’en fait pas une affaire personnelle ».

Cela m’est arrivé plein de fois, avant que je communique avec les arbres, mais aussi des fois encore maintenant, les pensées vont très vite. Par exemple l’autre jour lors d’une immersion en pleine nature (organisée par l’association Unis Vers Nature), avec un stagiaire nous cherchions une branche d’arbre pour réaliser un bel archet dynamique utile pour produire du feu par friction (L’archet est un des outils d’une technique primitive pour allumer un feu).

Nous avions en tête plusieurs critères pour l’exercice, trouver une branche de bois vert, d’une certaine forme et que l’extraction respecterait le bon développement de l’arbre. Condition adéquate pour la réalisation de l’instrument. En effet, une branche verte et sa courbure permettent de réaliser un bien meilleur objet, et, il fallait que la branche ait une caractéristique qui nous « autorise » à la prélever, comme par exemple, une branche qui en gène une autre, qui blesse une partie de l’arbre, qui est cassée etc…

Au bout d’une bonne demi-heure à rechercher notre graal, nous sommes arrivés vers un bel et vieux conifère avec une branche correspondant à nos critères. Enfin !

L’arbre allait-il comprendre notre démarche ? Allait-il vouloir sacrifier une de ses branches pour nous permettre d’allumer un feu ? Et s’il disait non, qu’allions-nous faire avec notre démarche d’écoute et de respect du vivant… Allions-nous quand même lui couper une branche pour répondre à nos envies ?

Là je me suis mis à l’écoute de l’arbre et après une salutation et une brève présentation, quel ne fut pas m’on étonnement lorsque ce vieil arbre me dit clairement que cela fait des années qu’il vit sur cette crête aux milieux des rafales de vent, des orages, de la sécheresse et des fortes chaleurs d’été…et que cette petite branche basse, de surcroit secondaire n’est pas grand-chose pour lui, qu’une petite cicatrice de plus ou de moins ne l’affecterait pas plus que cela.

Plusieurs fois maintenant les arbres m’ont expliqué que ce qui était important pour eux n’est pas ce que l’on pense avec notre logique et la dérive sur de l’anthropomorphisme est vite faite.

Nicolas Clemendot – Unis vers nature

06 60 08 93 10 / 03 63 67 24 93 – unisversnature@gmail.com

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