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Poésie Réflexions méditatives

C’était aujourd’hui

Quand je rêve à une autre « sociabilité humaine », celui-ci va vers le genre d’images exprimées ci-dessous. 

Peut-être que la guerre aura dévasté ce monde et la planète qui l’accueil et bouleversé son système jusqu’à ce qu’un renouveau apparaisse. 

Peut-être que le genre humain se sera essoufflé de lui-même, évaporé, éteint.

Peut-être qu’il sera retourné en terre, s’y sera putréfié, desséché, transformé. 

Peut-être qu’il aura nourri cette terre qui l’aurait à son tour fait renaître en une présence différente. 

Peut-être que l’homme, au bord de la crise de nerfs, poussé par sa folie se sera arrêté, détourné, retrouvé pour se poser ici et là sur le territoire. 

La vie se dévoile en fonction de notre ouverture, elle nous répond aussi, dans notre cadre de pensée « émotionnellisée » et nous appelle à la voir dans toute sa splendeur, filtrée par la réalité de nos yeux et les désirs de notre coeur.

Mon souhait s’exprime dans un rêve.

J’imagine notre terre avoir retrouvé tout son vert, son vert de lianes et de fougères, son ocre au parfum musqué et chaud, son animal féroce ou non, jouant de sa griffe et de ses dents, dans le respect et la conscience de la vie de son territoire.

J’imagine l’homme au beau milieu. Éparpillé par-ci par-là. 

Cet homme ne vivrait pas en groupe, mais seul de présence, relié d’esprit comme d’énergie à d’autres.

Je l’imagine nu, le corps et l’émotion adaptés à son environnement. 

J’imagine qu’il aurait perdu le verbe codifié et gagné la parole télépathique. J’imagine que ses pensées comme ses émotions s’échangeraient non seulement avec les bêtes, mais aussi avec toutes vies proches et lointaines, minérales, végétales et humaines. 

Je le vois comme un gardien prodiguant son attention et ses soins, participant et préservant l’équilibre écologique et divin.

J’imagine que ni plus l’enfance ni plus la vieillesse n’existeraient. 

J’imagine que la mort se passerait comme une bulle de savon qui éclate soudain et se fond dans l’air.

J’imagine que personne ne revendiquerait aucune individualité, que chacun vivrait sa forme et sa nature, celle animale comme celle divine.

J’imagine que tous les êtres respireraient d’un seul poumon, que leur nourriture serait le seul Prana.

J’imagine que le souffle universel serait dans la conscience de tous.

Peut-être même que le sexe féminin se serait transformé, qu’il se serait fondu et offert à l’humus. Qu’il aurait donné ses formes et son âme pleins et généreux aux reliefs bondissants de la douceur des monts et de la fraîcheur des plaines, vifs, joyeux, rudes, mystérieux, le tout remarquable.

On raconterait aussi peut-être que l’homme, pour se reproduire, aurait juste à offrir sa semence au sol fécond. Et qu’aujourd’hui, dans leur “comme union” le genre humain naîtrait des entrailles de la Terre en adulte.

J’imagine qu’il n’y aurait rien à se souvenir, rien à projeter, juste à vivre aujourd’hui.

J’imagine que chaque création se ferait dans une écoute profonde du tout.

J’imagine encore que sa glande pinéale se serait développée, qu’elle formerait une corne ailée et zélée permettant à sa position terrestre de se relier aux chants du firmament.

J’imagine qu’il murmurerait en silence une onde vivante, régénérante, et qu’il danserait dans une immobilité imparfaite une danse offerte à l’amour.

J’imagine que le rien comme toujours danserait dans le tout et que le tout honorerait le rien.

J’imagine qu’un jour ces hommes auraient pu être inspirés par la chanson de John Lennon.

Traduction de la chanson « Imagine »
Imagine qu’il n’y a pas de Paradis, 
C’est facile si tu essayes, 
Pas d’enfer sous nos pas,
Au-dessus de nous seulement le ciel, 
Imagine tous les gens vivant l’instant présent… 
Imagine qu’il n’y ait pas de pays, 
Ce n’est pas difficile à faire 
Rien pour tuer ni mourir 
Aucune religion non plus,
Imagine tous les gens, 
Vivant leur vie dans la paix… 
Vous pouvez dire que je suis un rêveur, 
Mais je ne suis pas le seul, 
J’espère qu’un jour vous nous rejoindrez, 
Et que le monde vivra uni
Imagine aucune possession, 
Je me demande si tu le peux, 
Aucun besoin d’avidité ou de faim, 
Une fraternité humaine, 
Imagine tous les gens, 
Partageant le monde… 
Vous pouvez dire que je suis un rêveur, 
Mais je ne suis pas le seul, 
J’espère qu’un jour vous nous rejoindrez, 
Et que le monde vivra uni

[ Merci à sinou d’avoir ajouté cette traduction ] Lire la suite
Conclusion

Je sais bien que notre passage dans la dualité et la souffrance participent complètement au voyage de la compréhension du jour et de la nuit, de la vie et de la mort et que le paradoxe de notre immortalité dans un corps mortel est la semence de l’illumination.

Mais quand je l’oublie un instant et souffre un peu, j’aime faire ce rêve.

Pourtant ce n’est qu’un rêve, ce qui doit se vivre est ici et maintenant. J’ai conscience aujourd’hui qu’il n’est pas possible ni intéressant de tenter d’y échapper. L’état d’esprit de chacun à le vivre détermine le destin de tous. Ainsi l’unité équilibre les déséquilibres.

Nous sommes tous dans le même voyage que nous traitons de manières différentes.

Doucement et lentement, je vous salue. 

NB Toutes les photos sont du photographe « Gabray » – merci à lui

Une réponse sur « C’était aujourd’hui »

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